La garde des Sceaux n'entend pas réduire son activité ministérielle.
Rachida Dati est enceinte. Elle l'a elle-même confirmée mercredi. Dès cet été, auprès de ses intimes, elle se réjouissait, selon nos informations, d'attendre une fille. Manque encore le nom du père pour assouvir la curiosité des médias qui, depuis quinze jours, ne bruissent que de «l'heureux événement» qu'attend la ministre de la Justice. Mais sur ce point, Rachida Dati reste muette. «J'ai une vie privée compliquée et c'est la limite que je me pose vis-à-vis de la presse. Je ne dirai rien là-dessus», a-t-elle expliqué à quelques journalistes, selon le site du Monde.fr. Selon la garde des Sceaux, c'est parce que cette grossesse n'était pas encore «consolidée», qu'elle a voulu rester «prudente» ces derniers jours, alors que la rumeur ne cessait de croître, et qu'elle faisait déjà la une des hebdos people. «Je suis encore dans une zone à risques. J'ai 42 ans», rappelle-t-elle.
Plus que jamais effervescente et volubile, Rachida Dati paraît avant tout «contente», affirment plusieurs sources qui l'ont côtoyée cet été. Mais elle ne laisse rien deviner de ce que seront les conséquences de cette maternité sur son avenir politique. Au ministère de la Justice, elle n'a à aucun moment évoqué la possibilité de «changer de vie» et encore moins de quitter le gouvernement. Elle n'a d'ailleurs pas annoncé la nouvelle devant son cabinet, qui continue à «tourner comme si de rien n'était», confie-t-on au ministère. «Nous pouvons parfaitement nous adapter et réduire ses déplacements», ajoute-t-on. Même si son cabinet reconnaît que l'année qui s'annonce sera probablement «aussi chargée que la première». Avec, en vedette, une loi pénitentiaire que la ministre devra défendre devant l'Hémicycle plusieurs jours de suite.
Changer son image
L'idée qu'elle puisse quitter le ministère pour se présenter aux élections européennes ne convainc pas son entourage. «Elle n'est pas Tokia Saïfi», glisse un proche. Une allusion à la secrétaire d'État qui a quitté le gouvernement Raffarin en 2004 après deux ans au gouvernement pour se faire élire au Parlement européen. Un proche la compare plus volontiers à Anne Lauvergeon, et rappelle que la patronne d'Areva, qui a connu elle aussi une maternité tardive, était restée à la barre «jusqu'à la dernière seconde». On rappelle aussi, bien sûr, la maternité de Ségolène Royal, alors secrétaire d'État, ou celle de l'actuelle ministre de la Défense espagnole, Carmen Chacon.
Au Point, qui publie cette semaine un numéro sur le «mystère Dati», elle confie d'ailleurs qu'elle aimerait «rester le plus longtemps possible» à la Chancellerie. Très interrogative, pendant tout l'été, selon plusieurs sources, sur l'avenir de sa vie professionnelle, Rachida Dati peut en tout cas saisir une chance de changer son image «Dior-Prada» et raconter une autre histoire, celle d'une future maman. La première petite fille de Maghrébin à accéder à un ministère régalien, peut ajouter un nouveau record, celui de première femme ministre célibataire et enceinte. Le genre d'audace qui a toujours séduit le chef de l'État. Toujours friand de ceux qui brisent les tabous et surprennent les «establishments». Nicolas Sarkozy se réjouit d'ailleurs pour celle qui fut longtemps sa protégée. «Elle a toujours voulu avoir un enfant. Nous sommes contents pour elle», dit-on à l'Élysée. Son avenir au gouvernement n'inspire que ce commentaire : «C'est une battante, elle ne va pas quitter les allées du pouvoir.»
Sujet: Rachida Dati annonce 
Dim 28 Sep - 16:17
