La finale de la Coupe d'Afrique des nations entre l'Egypte et le Cameroun, dimanche à Accra, sera une opposition de styles entre une équipe au jeu chatoyant et une formation qui privilégie la puissance.
L'Egypte, championne en titre en quête d'une sixième Can, s'appuie sur un jeu de passes impressionnant tandis que le Cameroun, dernier pays à avoir conservé son trophée (en 2002), mise sur un physique et un mental hors normes.
Les Lions indomptables ont été les témoins privilégiés de l'efficacité égyptienne le temps d'une correction 4-2 reçue en match de poule.
Depuis, la formation d'Otto Pfister s'est considérablement améliorée et a montré un mental d'acier pour se défaire successivement de la Tunisie (3-2 a.p.)et du Ghana (1-0).
"Après notre première défaite, nous avons fait les changements qu'il fallait", explique le sélectionneur allemand du Cameroun, qui profite d'une exceptionnelle profondeur de banc.
"Je peux faire entrer de grands joueurs en cours de match. Il n'y a pas une grande différence entre ceux qui débutent et ceux qui sont sur le banc", dit-il.
"De toute façon, dans une Can, il n'y a pas d'équipe type. Avec les conditions météo, les joueurs ne peuvent pas tout le temps."
INCERTITUDE POUR ALEXANDRE SONG
Pfister pourrait devoir faire sans Alexandre Song, le milieu d'Arsenal n'ayant pas participé à l'entraînement de samedi après avoir quitté le stade Ohene Djan blessé à la jambe jeudi.
Le capitaine Rigobert Song, qui doit disputer sa troisième finale de Can avec Geremi et Samuel Eto'o, s'est contenté d'une séance légère avec un préparateur physique.
La seule incertitude côté égyptien pèse sur la participation de Mohamed Zidan, qui n'était que remplaçant contre la Côte d'Ivoire, balayée 4-1 en quart de finale.
Les Egyptiens, dont le titre de 2006 au Caire avait été attribué à l'avantage de jouer à domicile, ont montré pendant le tournoi que leur précédent sacre ne devait rien au hasard.
Si les joueurs évoluent presque tous au pays et échappent ainsi à la frénésie médiatique européenne, le jeu développé par les Pharaons a tout du 'toque' sud-américain.
"Quand nous entrons sur le terrain, nous avons une idée bien précise de ce que nous voulons faire", explique l'assistant coach de l'Egypte, Shawky Gharib.
"Nous jouons avec la tête."
Si le onze camerounais regorge d'expérience, la formation égyptienne peut compter sur son capitaine Ahmed Assan, qui a marqué lors de la finale de 1988 gagnée contre le Cameroun et était présent il y a deux ans.
Samuel Eto'o, meilleur buteur de l'histoire de la compétition, avec 16 buts, n'a pas marqué depuis la phase de poule et aura à coeur d'améliorer son record.
Devant le talent du buteur de Barcelone, les Egyptiens ne paniquent pas.
"Nous allons gagner cette finale", assure Gharib.